LE NOUVEAU BENIN

Quotidien Le Pays Emergent du 23 janvier 2009

Le leader des tchoco-tchoco n’a plus un avenir politique. Ceci n’est qu’un secret de polichinelle pour un bon observateur de la vie politique nationale. A l’analyse du mode consacré de création, de fonctionnement et surtout de financement des partis politiques au Bénin, il ressort que le Parti du renouveau démocratique de maître Adrien Houngbédji s’achemine vers ses derniers jours, si ce n’est déjà le cas. En effet, les indices sont évidents aujourd’hui et se confirment au fil des jours à travers l’actualité politique béninoise. Le Prd n’a plus de poids qu’à Porto-Novo où le terrain est désormais en lambeaux avec les dernières percées de la Fcbe au cours des communales et locales d’avril 2008. Là encore, il ne s’agit que des facteurs de terrain qui peuvent tout de même changer à tout moment en fonction des motivations en présence. Là-dessus, rien n’est gagné pour Adrien Houngbédji à l’allure des réalisations concrètes déjà enregistrées et celles à venir sur l’initiative du docteur Boni Yayi. C’est d’ailleurs ce qui fonde justement l’assertion selon laquelle le leader des tchoco-tchoco n’aura pas grande chose à prouver en 2011. Déjà, les pronostics l’écartent purement et simplement des éventualités de 2011 au regard des manigances de sa nouvelle alliance politique et notamment du G4 où sa voix ne porte certainement plus, vu que les données ont changé pour certains de ‘’ses partenaires politiques” et mieux encore pour d’autres dans les tout prochains jours. L’homme se retrouvera donc seul contre tous après avoir servi de rempart pour les uns et de porte étendard pour d’autres. Dans ces conditions, c’est toute la vie du Prd qui s’effondre lamentablement sous le regard moqueur des partenaires de G4 qui eux, savent bien ce qu’ils veulent en embarquant malicieusement les détenteurs de l’emblème de l’arc-en-ciel.Et si Houngbédji composait avec Boni Yayi ?
D’aucuns estimeront que cette éventualité sort de la plaisanterie. Point du tout à l’étape actuelle des choses. C’est d’ailleurs la seule porte de sortie honorable pour l’honorable Adrien Houngbédji. Ce qui lui permettra, bien entendu avant sa plongée irréversible d’après 2011 d’offrir encore quelque chose à ses militants surtout de Porto-Novo qui auront trop soufferts de la sensibilité de l’homme. Justement à propos de ses militants, il faut remarquer sans grand effort que la configuration du parti est aujourd’hui telle qu’il sera très difficile, voire impossible d’assurer une relève représentative pour Adrien Houngbédji. La rivalité entre Yoruba et Goun de Porto-Novo est toujours de mise même si la chose semble peu remarquable pour l’instant en dépit de quelques commentaires çà et là. On se rappelle encore les bruits qui ont couru avant l’élection de Moukaram Océni à la tête de la mairie de Porto-Novo. A voir de près la statistique des cadres convaincus au sein de ce parti et en tenant compte de la modalité désormais consacrée d’alternance Goun-Yoruba dans les instances et les postes politiques du parti, on ne peut que prédire une fin précoce et certainement regrettable pour le Prd. Le système politique béninois et plus encore le Prd aura eu tort de construire son assise sur le culte de la personnalité du chef. C’est précisément à ce piège que le Prd de maître Adrien Houngbédji se fera prendre après 2011 et qui risque par voie de conséquence de conduire à la dislocation de ce regroupement politique.

Fidèle VODOUNON