LE NOUVEAU BENIN

Annulation hier de la marche des forces sociales : Que reproche la Mairie de Cotonou aux syndicalistes ? (Azoua s’en prend au président Soglo)

Source: Aube Nouvelle du 22 juillet 2009 

La marche de protestation prévue par les Centrales syndicales, n’a pu avoir lieu hier, car comme prévu, à travers un communiqué diffusé, le Ministre de l’intérieur et de la sécurité publique Armand Zinzindohoué a pris les dispositions drastiques pour préserver l’ordre public contre une marche qui a été interdite par la Mairie de Cotonou. Mais à y voir de près, aussi surprenante que cette décision puisse paraître, les plus hautes autorités de la Municipalité de Cotonou avaient de bonnes raisons d’en arriver là.

Par : Matini MARCOS

La place de l’Etoile rouge qui devrait être hier matin, le point de ralliement et de départ des travailleurs dans le cadre de la marche de protestation organisée par les centrales syndicales a été pris d’assaut par les éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (Crs) qui étaient appuyés par les militaires. Ce dispositif sécuritaire mis en place par le Ministre de l’intérieur, Armand Zinzindohoué, traduit les avertissements répétés qu’il avait adressés aux centrales syndicales en raison du caractère illégal de la marche, puisqu’il s’est avéré, et le Sécrétaire général de la Cstb, Gaston Azoua l’a confirmé dans sa déclaration à la Bourse du travail, que la marche de protestation n’avait pas reçu l’aval des autorités compétentes c’est-à-dire de la Mairie de Cotonou. A partir de ce moment, le Ministre de l’intérieur Armand Zinzindohoué devrait prendre ses responsabilités pour préserver la tranquilité aux populations. Ce qui a été fait, vu le dispositif sécuritaire dissuasif mis en place à la Place de l’Etoile rouge, au Ministère des finances et de l’économie et à la Bourse du travail. Par ailleurs, quant au sujet de la non autorisation formulée par la Mairie de Cotonou, il ressort que celle- ci a exigé des centrales syndicales, le retrait de toute allusion à l’affaire CEN-SAD, pour la simple raison que cette manifestation pourrait influencer le jugement des membres de la Commission mise en place par le Président de la République, Boni Yayi, pour connaître de toutes les circonvolutions du dossier querellé. Autre appréhension qui aurait été à la base de la décision de la Mairie de Cotonou est qu’il serait avéré que la marche de protestation a des dessous politiques. Selon certaines indiscrétions, certains responsables des syndicats se seraient rendus à Lomé pour rencontrer un présumé candidat qui s’active pour la présidentielle de 2011. Tous ces paramètres ont certainement motivé la Mairie de Cotonou à exiger que le dossier CEN-SAD soit retiré de la motion de grève et que les centrales syndicales s’en tiennent aux revendications relatives aux Nouveaux Programmes d’Etudes, à la hausse des prix de l’électricité et de l’eau et autres.

Communiqué de protestation de Gaston AZOUA

A LA MARCHE - A LA MARCHE !

TOUS LES TRAVAILLEURS ET TOUT LE PEUPLE A LA MARCHE DU 21 JUILLET 2009

A partir de la place de l’Etoile Rouge à 08 heures.

Le vendredi 10 juillet 2009 les Travailleurs sous la Direction de la CSTB, de la CS A-Bénin, de la COSI, de la FESYNTRA-FINANCES ont décidé d’une marche de protestation.. Cette décision a rencontré l’assentiment des autres Centrales comme la CGTB, l’UNSTB. Il s’agit de protester contre :

- Les privatisations ;
- La hausse des prix des produits pétroliers, de l’électricité, de l’eau ;

- Contre les Nouveaux Programmes d’Enseignement qui abêtissent nos enfants et assombrissent l’avenir du pays et pour que les pilleurs de l’Economie Nationale rendent gorge et que l’on n’indexe pas à tort les travailleurs innocents.

Comme de coutume la Direction de la marche a fait une déclaration de la manifestation à la Mairie mais contre toute attente, la Mairie de Cotonou exige le retrait de toute allusion à l’affaire CEN-SAD avant de recevoir notre déclaration. Ce qui a été fait. Mais nous protestons énergiquement contre cette violation des libertés syndicales et démocratiques ; le droit à la libre expression ne peut être sélectif ; surtout que dans cette affaire, les hauts dirigeants de ce pays ont volé des milliards et leur crime s’étale au grand jour. Ils ont volé l’argent du pays et l’on veut que les travailleurs n’en parlent pas. Le peuple veut que les pilleurs, tous les pilleurs, paient ; et un préfet veut bâillonner le peuple. C’est une prime aux crimes économiques. C’est de la complicité avec les pilleurs. C’est une couverture des pilleurs afin que ne s’étale pas encore plus au grand jour la réalité du vol dont le peuple est victime. En tout état de cause, la marche aura bien lieu ce jour pour que les pilleurs ne continuent point de :
- Privatiser nos Entreprises ;
- Nous appauvrir en augmentant les prix ;
- Hypothéquer l’avenir de notre pays en abêtissant nos enfants.

A la marche donc de ce jour 21 juillet 2009.

La marche commencera par un meeting à 08 heures à la place de l’Etoile Rouge. Tous donc à la place de l’Etoile Rouge à 08 heures !!!

Cotonou le 21 juillet 2009

Le secrétaire général confédéral,

Gaston K. Azoua



22/07/2009
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