LE NOUVEAU BENIN

Bataille pour la candidature unique au sein de l’opposition : La Rb et le Prd, la guerre froide

 photo: Léhady SOGLO

Source: Aube Nouvelle du 30 Juin 2009 

L’enjeu de la présidentielle de 2011 laisse entrevoir, du moins pour l’heure, une guerre froide au sein de la faction G et F. la Renaissance du Bénin (Rb) de l’honorable Rosine Vieyra Soglo et le Parti du renouveau démocratique de maître Adrien Houngbédji s’isolent en raison de l’épineuse question de la candidature unique de l’opposition. Chacun voulant tirer le drap à soi, les rapports humains s’effritent affichant du coup face à l’opinion des liens de méfiance préjudiciables au bloc de l’opposition. Le boycott du président des « Tchoco-tchoco » et de son staff politique des obsèques de l’honorable Paulin Tomanaga de la Rb en dit long.

Par : Serge-David ZOUEME

Finie l’hypocrisie politique entre la Renaissance du Bénin et le Parti du renouveau démocratique. Il ne peut en être autrement à moins de deux (2) ans de la consultation présidentielle. L’envie de gagner le pouvoir au sein de l’opposition non déclarée remonte avec force à la surface, posant du coup l’épineuse et insolvable question de la candidature unique dans le camp des G et F. Ce rêve nourri et vertement exprimé par les leaders de la Rb, du Prd, du Madep, du Psd, du G13 et de Force Clé au soir de l’historique rencontre de Bohicon et d’Abomey tenue les 28 et 29 novembre 2008 semble, aujourd’hui, dépassé. Pire, il constitue la source de division de plus en plus remuée actuellement par les analystes politiques au sein de l’intergroupe. Il s’agit essentiellement de savoir qui de Léhady Vinagnon Soglo, premier adjoint au maire de Cotonou ou de maître Adrien Houngbédji sera le candidat des G et F pour la présidentielle de 2011, sans perdre de vue que Emmanuel Golou du Psd et Antoine Idji Kolawolé voudraient aussi bien bénéficier de la confiance de leurs collègues pour conduire l’opposition à ladite consultation électorale. Nul ne peut, pour l’heure, répondre à cette problématique qui se complique, hélas, avec le dernier développement de l’actualité politique. Allusion faite au boycott du Prd lors des obsèques du député Rb, Paulin Tomanaga.

Les faits qui hypothèquent la candidature unique au sein de l’opposition

On ne s’étonne guère de la méfiance latente et manifeste entre la Rb et le Prd. Elle prend sa source dans la volonté feutrée de chacun des partis politiques de proposer le candidat unique de l’opposition. Qu’il vous souvienne qu’au lendemain de l’université de Bohicon et d’Abomey qui a vu germer l’idée de la candidature unique, beaucoup ont pronostiqué en faveur du président des « Tchoco-tchoco », Adrien Houngbédji. Candidat perdant à l’élection présidentielle de 2006, il serait le candidat naturel et le mieux expérimenté dont dispose, aujourd’hui, l’opposition pour évincer le président Boni Yayi en 2011. D’autres chroniqueurs et analystes politiques, à l’instar de l’ancien ministre Jean-Roger Ahoyo dans son écrit « Le meilleur choix pour 2011 », ont insisté sur cet argumentaire. Maître Adrien Houngbédji est le candidat qui pourrait faire le poids et l’unanimité au sein de l’intergroupe des G et F. C’est sans compter avec le jeune âge certes, mais l’engagement et le rêve de Léhady Soglo, digne représentant de la Rb, de briguer la magistrature suprême. Depuis lors, la guerre froide était perceptible et inévitable. On se rappelle encore de cette vaste campagne médiatique suscitée par le premier adjoint au maire de Cotonou, montrant du coup à l’opinion qu’il reste et demeure le candidat de l’opposition. La réaction de maître Adrien Houngbédji et de bien d’autres leaders politiques de la faction G et F ne s’est pas fait attendre. Par le biais du représentant des jeunes G et F, ils ont infirmé l’information, arguant que le choix de la candidature unique au sein de l’opinion n’est pas à l’ordre du jour. Sur un autre plan, la Rb n’inspirait plus confiance aux alliés de l’intergroupe. Elle se rapprocherait de plus en plus de la mouvance présidentielle. En témoigneraient certains propos et gestes des responsables de la Renaissance du Bénin. Pour les plus récents, alors que l’honorable Rosine Vieyra Soglo était convalescente, le porte-parole du parti, Epiphane Quenum, a mis à nu les agissements de certains de ses collègues de l’opposition. Ils conspiraient contre la Renaissance du Bénin alors qu’ils appartiennent tous au bloc G et F. « La Rb ne va pas être le dindon de la farce », avait-t-il répondu. Ce qui présentait déjà la face divisée de l’opposition même si aucun acte officiel ne l’a clairement signifié. Les multiples rencontres entre le président Thomas Boni Yayi et l’ancien chef de l’Etat, maire de la ville de Cotonou, Nicéphore Dieudonné Soglo, n’ont pas plu, non plus, aux membres de l’intergroupe. Le président d’honneur de la Rb violerait l’un des principes de l’intergroupe, puisqu’ils avaient décidé unanimement de ne plus avoir des entrevues séparées avec l’actuel chef de l’Etat. Ceci en vue de maintenir la cohésion de leur groupe. Aussi, faut-il ajouter la récente descente des deux (2) autorités pour constater les affres de l’inondation à Cotonou, en l’occurrence à Fidjrossè et Agla. Tous ses faits réunis créditent très peu les « Houézèhouè » qui se désolidariseraient des G et F et se rapprocheraient donc de la mouvance présidentielle. Le boycott des « Tchoco-Tchoco » lors des obsèques de Paulin Tomanaga de la Rb n’est rien d’autre que la manifestation de l’indignation et pire, de la destruction des rapports déjà fragiles entre la Rb et le Prd.

Les arguments politiques de la Rb et du Prd autour de la candidature unique

De sources concordantes, au moment où la Renaissance du Bénin privilégiait la formule des élections primaires pour désigner le candidat officiel de l’opposition, le Prd afficherait un refus par rapport à cette éventualité arguant que la balle lui revient de façon naturelle. Cette formule tranche donc avec le schéma de la Rb et même du Psd, du Madep et de Force Clé qui estimeraient aussi avoir des hommes d’expérience et d’envergure, capables de porter les couleurs de leurs partis respectifs. En termes clairs, c’est dire qu’aucun de ces partis n’envisage une candidature unique autour de maître Adrien Houngbédji. La situation se complique, de jour au jour, au sein de l’intergroupe de l’opposition et on craint que la cacophonie autour de la candidature unique déstabilise l’électorat de la faction G et F à quelques mois de la présidentielle de 2011.



30/06/2009
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