LE NOUVEAU BENIN

Source: Aube Nouvelle du 22 juin 2009

Les Ecureuils ont livré hier à Bamako, leur 3ème rencontre dans le cadre des Eliminatoires Can-Mondial 2010. La sélection managée par Michel Dussuyer convalescent, a entamé la rencontre sur les chapeaux de roue avant de sombrer. Le milieu de terrain n’est resté lucide que 45 mn durant, la défense a manqué d’automatisme, le coaching a été une fois encore mauvais. Mais, malgré cette défaite, le Bénin qui n’est que 3ème dans le groupe D, garde intactes ses chances de qualification.

Par : Sosthène SEFLIMI

Michel Dussuyer bien que souffrant a tenu à être présent sur le banc béninois pour le compte de cette rencontre. Son héroïsme quoiqu’exceptionnel n’a cependant pas servi autrement à la sélection. Le technicien français a encore péché par son mauvais coaching. En l’absence de Razack Omotoyossi, Michaël Poté a dû être titularisé. A juste titre. Mais comme à Cotonou le 07 juin contre le Soudan, le dossard N°14 des Ecureuils qui paye certainement les efforts fournis avec Clermont-foot en ligue 2 française n’a été que l’ombre de lui-même. Michel Dussuyer avait commis l’erreur de le maintenir sur le terrain pendant 90 minutes de jeu contre le Soudan réduisant ainsi la puissance de feu de la sélection. Hier encore, Michaël Poté est resté sur l’aire de jeu pendant plus de l’heure de jeu alors que ses prestations laissaient à désirer. Chaque entraîneur à certes son coup de cœur au sein du groupe qu’il dirige mais qu’à cela ne tienne, en cas de force majeure, il lui faut faire fi de ses sentiments. L’entrée d’Abou Maïga sur le terrain a été tardive parce que le milieu de terrain béninois n’était plus lucide pour lui offrir de bons ballons. La rentrée de Pascal Angan à la 75ème minute a été elle aussi très tardive puisque Nouhoum Kobéna qui a beaucoup donné lors de la première mi-temps n’avait plus suffisamment de ressource pour continuer à gagner ses duels. Enfin, Anicet Adjamonsi qui n’a pas du tout assuré dans son couloir gauche devenu un grand boulevard pour les Maliens, n’a pas assuré. Il aurait dû être remplacé par Romuald Boco. Le coaching approximatif de Michel Dussuyer a été une fois encore préjudiciable aux Ecureuils.

Un milieu de terrain à 5 qui a beaucoup récupéré en vain

Michel Dussuyer a en effet, opté pour un milieu de terrain à cinq avec un repositionnement de Stéphane Sessegnon dans le dos d’un seul attaquant en pointe. Et, il a atteint son objectif. Le milieu de terrain des Ecureuils a noyé celui des Aigles, durant tout le match. Mais, il n’est resté lucide que durant 45 minutes de jeu. Après, il a souvent récupéré sans pouvoir relancer proprement le jeu. Stéphane Sessegnon, Mouri Ogoubiyi et Nouhoum Kobénan ont plongé au fur et à mesure que s’égrenaient les minutes au marquoir du stade du 26 mars. Au plan tactique, le duo Ahouéya-Tchomogo a souvent oublié d’aider chacun de son côté son latéral immédiat. Singbo et Adjamonsi se sont donc retrouvés très souvent en difficulté. Le premier s’en est souvent bien sorti et le second n’était pas à sa fête. La défaite de Bamako a un arrière-goût très amer puisqu’elle intervient encore une fois après que les Ecureuils ont marqué les premiers. Mais le Bénin garde intact ses chances de qualification pour Angola 2010.

Le retour gagnant de Singbo !

Pour une première titularisation, après son retour en sélection nationale, le latéral droit de Lokomotiv Plovdiv a sorti le grand jeu. Félicien Singbo n’a perdu que 3 duels. Il a complètement mis sous éteignoir son vis-à-vis Jimmy Kébé, obligeant le sélectionneur nigérian des Aigles du Mali à opérer un changement dès la 38ème minute de jeu. Grâce à son bon positionnement et sa parfaite couverture de la balle, le dossard N°12 des Ecureuils à régné en maître dans son couloir droit. Il a en outre surtout réussi à rester en parfaite coordination avec l’axe de la défense. Ceci relève d’un exploit parce que Félicien Singbo revient dans la sélection après plusieurs mois d’absence. Le niveau auquel évolue l’ancien joueur de l’Etoile de Porto-Novo n’est pas étranger à sa bonne tenue lors de ce match difficile. A part Stéphane Sessegnon qui évolue au Psg en Ligue 1, Félicien Singbo est le seul footballeur béninois évoluant en première division en Europe. Il est l’une des pièces maîtresses de son équipe qui compte beaucoup sur lui. A preuve, après le match contre le Soudan, il est retourné en Bulgarie disputer un derby local au cours duquel il a d’ailleurs marqué à la 15ème minute, le premier but de son équipe qui est sortie victorieuse de sa confrontation avec Botev, par le score de 3 buts à 0. Félicien Singbo, par sa bonne prestation a prouvé au public sportif béninois, tout le talent que Michel Dussuyer ne cesse de marteler avoir remarqué en lui. « C’est un joueur qui est titulaire dans son club et qui est très respecté. » a souvent déclaré le technicien français. Le Bénin a donc résolu le problème de latéral droit qui s’est posé depuis le départ à la retraite d’Alain Gaspoz. Cela augure d’un avenir meilleur pour la défense des Ecureuils.