LE NOUVEAU BENIN

Deux députés à la barre

 

Source: Aube Nouvelle du 25 février 2009

A deux ans de la prochaine élection présidentielle, la classe politique nationale est déjà en pleine ébullition. Au sein des partis et alliances politiques, l’heure est au repositionnement stratégique et ça turbine fort dans la tête des politiciens carriéristes qui n’entendent pas rater en 2011 le billet gagnant pour le choix du président de la république. Des manifestations et activités politiques du week-end dernier, deux événements majeurs, survenus le même jour, méritent que l’humble auteur de ces lignes s’y penche. Le premier concerne le député FCBE, Janvier Yahouédéhou qui s’est révélé la vedette du dernier conseil national de l’Undp, tenu samedi dernier à Bohicon dans le département du Zou. Invité à la tribune officielle, l’élu de la 24ème circonscription électorale sur la liste présidentielle, s’est fendu d’un discours qui ne ménage ni le régime du changement ni son chef, le président Boni YAYI. Scandale pour les uns et acte d’hardiesse pour les autres, les propos de l’illustre député remuent depuis lors le landerneau politique. Janvier Yahouédéhou menaçant de devenir l’un des farouches opposants à Boni YAYI si les révélations faites par son collègue Issa Salifou sur la gestion de l’escorte à l’ère du changement s’avéraient, passe désormais pour une persona non grata au sein des dignitaires de l’alliance FCBE. Le péché mignon du député originaire du plateau d’Agonlin et précédemment coordonnateur de l’alliance présidentielle est de prendre pour pesant d’or les critiques d’une figure de l’opposition qui attaque le régime en place sur un sujet dans lequel celui qui accuse est loin d’être un ange, s’il n’est alors nostalgique d’une époque. Janvier Yahouédéhou est-il dupe pour s’émouvoir comme il avait eu à le faire ? Sous le coup d’un crime de lèse-majesté, le député rebelle a dû s’en expliquer devant l’assemblée de ses pairs Cauristes qui prennent au sérieux le discours qu’il a tenu à Bohicon. Mais à la FCBE, certains voient à travers les déclarations de Janvier Yahouédéhou un acte prémédité au motif que l’intéressé n’a jamais digéré son éjection du fauteuil de coordonnateur national de l’alliance présidentielle. Il attire donc désormais méfiance et surveillance au sein de sa famille politique. Dans un autre registre, c’est sa collègue Justine Chodaton de la Renaissance du Bénin, qui met le pied dans l’étrier en s’illustrant au cours d’un meeting des femmes des marchés avec le chef de l’Etat, par son appel à voter en 2011 pour Boni YAYI qui est le seul garant de la prospérité partagée pour son peuple, de son avis. Cette déclaration a déjà valu selon nos sources une interpellation par les instances dirigeantes de la RB à l’honorable Justine Chodaton dont le parti se réclame du G4, un bloc de l’opposition au pouvoir en place. Pendant donc qu’à la mouvance, on continue d’applaudir pour le courage politique de cette brave femme, grande figure des associations de femmes des marchés à Cotonou, à la RB, l’heure est aux explications. L’intérêt politique que suscitent les cas Yahouédéhou et Chodaton, tous deux siégeant actuellement à l’Assemblée nationale, traduit de part et d’autre le profond malaise qui traverse nos formations politiques à deux ans du prochain scrutin présidentiel. Au-delà du procès dont ils font l’objet, il ne demeure pas moins vrai que leurs sorties politiques le même jour, l’un à Bohicon et l’autre à Cotonou, trahit une velléité de repositionnement stratégique.

Par : Bernadin MONGADJI



25/02/2009
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