Election présidentielle de 2011 : La mouvance s’organise, l’opposition cafouille
A moins de deux ans de l’élection présidentielle de mars 2011, ça remue au sein des états-majors des principaux blocs politiques qui aspirent à la conquête du fauteuil du Palais de la Marina. Pendant que les partisans du régime au pouvoir sonnent le grand rassemblement autour du président Boni YAYI pour lui assurer sa réélection, du côté de l’opposition le bloc s’effiloche et l’heure est à la cacophonie et à la division.
Par : Arsène AMETOYONA
Le samedi 16 mai dernier dans une salle rouge du Palais des congrès de Cotonou pleine comme un œuf, l’Union de la Majorité présidentielle plurielle (Umpp) a été portée sur les fonts baptismaux. Redoutable armée électorale et puissante machine politique, l’Umpp sonne le grand rassemblement de toutes les forces politiques (partis, alliances de partis, mouvements), les organisations sociales et les personnalités qui partagent la vision du président Boni YAYI et souscrivent à son agenda pour un Bénin émergent. Le même jour à quelques heures d’intervalle, le président de la Chambre de commerce et d’Industrie du Bénin ( Ccib),Atao Soufiano lançait de façon solennelle à Porto-Novo, fief traditionnel du Prd, le Rassemblement de la Majorité présidentielle ( RMP), pour dire que la capitale du Bénin n’était nullement une citadelle imprenable. A ces deux sorties politiques de grande envergure, il faut ajouter les cadres de concertation et d’autres stratégies électorales mises en place par les partisans du régime pour fédérer et coordonner les actions politiques autour du président Boni YAYI. Lentement mais sûrement, la grande machine de la mouvance présidentielle étale ses tentacules depuis les quartiers de ville pour atteindre les hameaux les plus reculés sur le territoire national. C’est un véritable rouleau compresseur, commente un professeur d’université qui a requis l’anonymat, qui se met en place et qui risque de faire mal en 2011. Outre ces outils d’organisation politique, le gouvernement développe une pédagogie de proximité avec les populations qui lui permet d’entretenir avec celles-ci et autour des projets qui les concernent et les mobilisent un contact permanent. Ce qui constitue une longueur d’avance terrible sur le terrain par rapport aux autres forces politiques en compétition avec le président Boni YAYI. La révolution agricole qui remet les bras valides en exode dans les villes au travail et le programme des micro crédits aux plus pauvres touchent une large partie des populations rurales qui au moment opportun pourraient bien être obligées de retourner l’ascenseur au régime du changement en signe de reconnaissance.
L’opposition et ses problèmes de ménage
Il y a un peu plus d’un an que l’opposition dans la perspective de l’élection présidentielle de 2011, s’était constituée en un bloc politique dont la qualité des ténors, pour la plupart de vieux briscards de la politique nationale, était suffisante pour fait frémir le régime en place. Hélas, le désenchantement est vite survenu. La cohésion de façade des assises d’Abomey et de Bohicon n’a pas résisté aux épreuves de leadership autour de la candidature unique au sein des ténors. Aujourd’hui, c’est une opposition en ruine qui se met à l’assaut de l’armée électorale redoutable qui se forge autour du président Boni YAYI. Rachidi Gbadamassi, une des grandes voix de cette opposition a confessé après avoir lâché ses amis du G13 pour la mouvance, que les populations elles-mêmes ne croyaient pas à leur combat et qu’il avait lui-même le sentiment qu’on l’instrumentalisait. Il avait annoncé le requiem du G13 qui de son avis devrait incessamment voler en éclats. Au sein du G4, la méfiance des autres partenaires s’est accrue contre la Renaissance du Bénin et les communiqués sporadiques dont les signatures sont arrachées au forceps à Maman ne rassurent plus les autres. D’où la question que peut une opposition divisée entre elle-même contre un régime qui cultive un contact permanent avec les populations ? Là se trouve toute la question.