GRATUITÉ DE LA CÉSARIENNE : Issifou Takpara rassure sur l’effectivité de la décision le 1er avril 2009
Source: L'Autre Quotidien du 1er Avril 2009
Cause des décès maternels
Selon le ministre, le nombre des décès maternels avoisine 2000 femmes par an au Bénin. Ce nombre élevé s’explique par trois retards. Il s’agit en premier lieu, du retard de la prise de décision de recourir aux soins, en plus de l’information et de la sensibilisation des femmes et des familles sur les signes de danger. Ce retard sera réduit en grande partie par la mesure de la gratuité. Le second retard est lié au délai mis pour atteindre l’hôpital ; le transport gratuit de la femme en situation d’urgence est effectif dans certaines localités du Bénin. Le troisième retard a trait au délai pour opérer la femme admise à l’hôpital pour la césarienne. Ce retard sera complètement réduit par la mesure de gratuité. Car l’équipe de garde dispose de kit de prise en charge de la césarienne et ne perdra plus de temps. « La césarienne sera immédiate. Dans ce cadre les directeurs des hôpitaux sont instruits pour prendre des dispositions et rendre fonctionnels les services 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 tout au long de l’année » déclare le ministre. Selon l’autorité, les difficultés du personnel seront progressivement résolues avec l’appui des partenaires au développement. Il ajoute que les blocs opératoires seront renforcés par les équipements provenant de l’appel d’offre de cinq (5) milliards du gouvernement, les moyens de communication entre les formations sanitaires seront améliorés et des ambulances seront progressivement mises à la disposition des formations sanitaires. « Selon leurs besoins cinquante (5) ambulances seront livrées incessamment » a-t-il indiqué. Il a remercié dans son message tous les partenaires au développement qui accompagnent le ministère dans cette gigantesque oeuvre. La gratuité en réalité est une opportunité pour renforcer le système de santé par la mise en oeuvre progressive des recommandations issues des Etats généraux de la santé. La mesure est une subvention de l’Etat pour améliorer le pronostic materno-foetal et néonatal au cours de la période d’accouchement. Néanmoins, les médecins ne sont pas rassurés sur la faisabilité de l’initiative. Dans leur déclaration à ce sujet, le collectif des praticiens hospitaliers estiment entre autres, que le contexte social actuel caractérisé par les grèves perlées dans nos hôpitaux, le mécontentement quasi général du personnel soignant, le non paiement des primes de risque aux paramédicaux, des primes de motivation, rendement, spécifique, les promesses non tenues du gouvernement quant au payement des primes de logement et d’incitation à la fonction hospitalière, constituent la première difficulté, voire un obstacle au démarrage de cette activité par les acteurs dans des conditions saines et adéquates.
Par Eléonore Djègui