LE NOUVEAU BENIN

Le dossier Cen-Sad a arraché, il y a peu, le Président du Parti du Renouveau Démocratique ( Prd ) d’une longue torpeur d’opposant désespéré. Depuis lors, Me Adrien Houngbédji s’est lancé à corps perdu à l’assaut d’un régime qui est à deux doigts de signer la fin de sa carrière politique.

Le leader des Tchoco-Tchoco a déclaré, pour ainsi dire, la guerre au président Boni YAYI et à son régime. Sa sortie médiatique hier qui fait suite à celle du Chef de l’Etat le1er août dernier sonne comme une cinglante réplique à Boni YAYI. En réalité en dehors de la contexture de l’intervention sciemment provocatrice et belliqueuse, on serait fondé de dire que la sortie de Me Houngbédji est un non événement. Désormais, il ne fait aucun doute que toute action du gouvernement appellera de sa part une réaction. Peu importe ce qu’il dira, l’essentiel c’est de montrer qu’il existe même si l’exercice l’oblige à regarder en face l’homme politique qu’il a été jusqu’à ce jour. Une expérience publique bâtie sur une inconstance tragi-comique et un reniement perpétuel de sa parole.

Sa sortie médiatique d’hier est révélatrice à plus d’un titre. Treize-ans après avoir fait partir du pouvoir Nicéphore Soglo, Houngbédji reconnaît aujourd’hui le mérite du prince de Houawé à qui il avait cependant barré la voie en 1996. Cette confession devrait arracher les larmes à l’actuel président-maire de Cotonou. Face aux enjeux électoraux de 2011, que ne fera pas le leader du PRD ?

Les Béninois d’une certaine génération qui suivent Me Houngbédji dans ses stratégies politiques depuis 1991 ne devraient nullement s’émouvoir de telles déclarations. Après avoir combattu Soglo, celui qui n’a jamais eu le courage de s’opposer vertement au régime du président Kérékou avant de se faire rattraper par ses désillusions, se lance aujourd’hui dans un combat dont on connaît déjà l’issue. Car tôt ou tard, on paie toujours pour ses infidélités idélogiques.

Par : Bernadin MONGADJI