LE NOUVEAU BENIN

Présidentielle et Législatives de 2011 : 17 milliards pour la Lépi (Comment les mobilise-t-on ? Les solutions du Gouvernement)

 

 

 

 

Source: Aube Nouvelle du 6 novembre 2009

Après l’adoption de la loi sur la Liste électorale permanente informatisée ( Lépi) et sur le Recensement électoral national approfondi ( Rena ) par l’Assemblée nationale, il y a quelques mois, le processus de cette réforme électorale pour l’élection présidentielle de 2011 est devenue irréversible. Conscient de l’enjeu, le Gouvernement qui est à l’origine de l’initiative de cette loi, mène une course contre la montre pour la mobilisation du financement. C’est dans ce cadre que le Ministre en charge des Relations avec les Institutions, Zacharie Bababody, séjourne depuis hier jeudi à Abuja, la capitale du Nigéria où il organise une table ronde sur la mobilisation du budget de la Lépi. Un montage budgétaire évalué à environ 17 milliards de FCFA.

Par : Bernadin MONGADJI

L’élection présidentielle de mars-avril 2011 sera –t-elle organisée sur la base de la loi n°2009-10 portant organisation du Recensement électoral national approfondi (Rena) et établissement de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi), votée le 04 mai 2009 dernier par l’Assemblée nationale ? C’est la question que se posent encore, aujourd’hui, nombre d’acteurs politiques dont les destins à l’élection présidentielle dépendent de cette réforme électorale. En réalité, à l’étape actuelle de ce processus, rien n’autorise à douter de la bonne foi de tous les acteurs impliqués dans la mise en place de la Lépi. Le premier élément qui a servi de déclic est la mise en place du cadre juridique de cette réforme matérialisé par la loi n°2009-10 du 04 mai 2009. C’est d’ailleurs dans le strict respect de cette loi que la Commission politique de supervision de la Lépi a été mise en place pour conduire à terme et donner corps à la réforme. Mais que de péripéties traverse la Cps-Lépi ! Guerre larvée entre son superviseur et les autres membres, procès divers de gestion solitaire, la machine qui devrait démarrer en trombe, traîne encore lourdement au rythme des querelles intestines qui la plombent. Cerise sur le gâteau, la Commission qui a rendu public récemment son budget évalué à environ 7 milliards attend de l’Exécutif le nerf de la guerre pour aller à la vitesse de croisière.

Course contre la montre pour le financement

La réalisation de la Liste électorale permanente informatisée pour être effective nécessite d’importants moyens financiers. Le gouvernement béninois qui est à l’origine de l’initiative de cette réforme, prend la mesure des défis à relever. Ainsi dans le montage initial de ce projet que les partenaires financiers du Bénin et ses bailleurs de fonds sont prêts à appuyer, une bagatelle de 20 à 25 milliards de Fcfa était nécessaire pour la mise en place de la Lépi, seule garante d’élections plus honnêtes et plus transparentes. Selon des sources proches du ministère en charge des Relations avec les Institutions, aujourd’hui, avec la réévaluation du financement, il faut environ 17 milliards pour conduire à terme le processus. Le Programme des Nations unies pour le Développement (Pnud) et l’Union européenne (Ue) ont déjà donné leur accord pour financer dans une large proportion ce budget. Mais à quel pourcentage ? A ce sujet, les langues se délient difficilement. Certaines langues avancent entre 10 et 12 milliards. Rien n’est moins sûr. Ce qui est par contre vrai, c’est que le gouvernement prend déjà les dispositions pour mobiliser le gap du financement. Selon des sources généralement bien informées, le ministre chargé des Relations avec les Institutions séjourne depuis quelques jours à Abuja, capitale du Nigéria et siège permanent du Secrétariat exécutif de la CEDEAO où il organise une table ronde sur le financement de la Lépi. Car en plus des 17 milliards prévus pour la réalisation de la Lépi,le budget de la Cps-Lépi est évaluée à environ 7 milliards et devrait être pris entièrement en compte par le budget national. Comment mobiliser ce financement, c’est la préoccupation actuelle de l’Exécutif qui met déjà en branle la diplomatie à l’échelle sous-régionale. La mission du ministre Bababody au Nigéria devra permettre de marquer un pas décisif vers le bouclage du financement.



06/11/2009
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