LE NOUVEAU BENIN

photo: Issa Salifou alias Saley

Source: Aube Nouvelle du 24 Août 2009

Plus rien ne va au sein du G13. Les dissensions et autres divergences de point de vue ont fini par fragiliser ce bloc, créé en 2007, non pas comme un bloc d’opposition au régime en place mais un moyen de pression pour accompagner ce dernier. Dévoyé de ses orientations originelles, le G13 fait face aujourd’hui à un problème d’identité sur la scène politique nationale. Ce faisant, c’est le député Rachidi Gbadamassi qui a raison, lui qui annonçait l’implosion imminente de ce regroupement, au lendemain de sa démission spectaculaire.

Par : Arsène AMETOYONA

L’opposition non déclarée constituée du G4, du G13 et de Force Clé n’est plus le bloc compact connu jusque-là. Au sein de cet intergroupe, le G13 fait une cure d’amaigrissement et se vide progressivement de ses membres les plus actifs. Il s’agit d’une véritable descente aux enfers. En effet, depuis le départ spectaculaire du député Rachidi Gbadamassi, le G13 n’a plus jamais retrouvé sa cohésion. En devin, il avait même prédit l’implosion de ce regroupement politique. La suite des faits est en train de lui donner raison, puisque, après le départ de Gbadamassi, il y a eu son collègue Joachim Dassissiho qui lui a emboîté le pas au motif que l’objectif du G13 est atteint. Donc, ce n’est pas exagéré de dire que la descente aux enfers a commencé pour Issa Salifou communément appelé Salé. Selon des sources dignes de foi, ce regroupement politique n’était pas créé à l’origine pour faire de l’opposition au Chef de l’Etat. Mais, au fil du temps, l’objectif du regroupement a été dénaturé et aujourd’hui, c’est la déception totale pour la plupart de ses membres qui avaient partagé les idéaux qui ont présidé à son avènement. Ce qui fait que de treize députés, le G13 est désormais réduit à Salé et quelques députés qui attendent le meilleur moment pour lui tourner casaque. Dans ces conditions, le G13 n’est plus d’aucune utilité pour l’opposition qui, comme on peut le constater, ces derniers temps, a décidé de se passer de ses services. Il ne pouvait en être autrement. Le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, Antoine Dayori qui est membre du G13 est réservé et presque indifférent à ce qui se passe dans ce groupe. Quant au Professeur Arifari Bako, visiblement déçu, cet intellectuel bon chic bon genre ne pipe plus mot de façon officielle par rapport à ce regroupement. Même si Cyriaque Domingo fait semblant d’être encore avec Salé, son collègue Edmond Agoua, fait lui, le jeu de ses intérêts. Il ne reste donc que Salé et Fikara qui malheureusement ne s’entendent pas sur le candidat à soutenir en 2011. Pendant que le premier roule pour Abdoulaye Bio Tchané, le second est pour Adrien Houngbédji. Autrement dit, le G13 est aujourd’hui une coquille vide et c’est là autant de fractures qui l’affaiblissent au sein du bloc de l’opposition. Conséquences, le G4 fait ses schémas sans tenir compte de ce regroupement politique qui n’existe que de nom. Ses fractures internes sont visibles et plus personne ne veut parler en tant que porte-parole du G13. A moins de se voiler la face, le groupe coaché par Issa Salifou depuis le départ de son ami Rachidi Gbadamassi ne donne plus de la voix. Toute chose qui l’isole chaque jour au sein du bloc de l’opposition. Tous ces éléments d’analyse mis ensemble démontrent que le G13 va mal et très mal même. Certains pronostiquent que ce sera un véritable miracle que le Groupe ne vient à disparaître avant 2011 ; car, les membres qui y sont encore sont de plus en plus isolés sur la scène politique nationale.