LE NOUVEAU BENIN

Curieuse interpellation

Source: Aube Nouvelle du 4 juin 2009 

Par une résolution votée à la majorité absolue mardi dernier, les députés de la cinquième législature interpellent devant leur auguste assemblée le président de la république, chef de l’Etat, chef de gouvernement pour venir répondre d’une « dérive » d’un de ses ministres, en l’occurrence, Nicaise FAGNON.

En soi, cette interpellation du gouvernement qui relève entre autre de la compétence constitutionnelle de notre Parlement serait passée inaperçue, si cette fois-ci elle ne mettait en vedette le premier magistrat, convoqué en personne par les honorables députés. Pour cette raison, l’acte paraît inédit surtout qu’il intervient dans un contexte de crise politique marqué par la cristallisation des forces de l’opposition au régime en place. Le motif de l’interpellation qui pourrait faire pouffer de rire, apparaît dès lors comme une entreprise au forceps avec une intention manifeste des instigateurs de chercher noise au numéro 1 des Béninois. Car en réalité, les propos du ministre Nicaise FAGNON, tenus à Dassa non en manteau de membre de gouvernement mais en fils du terroir, placés dans leur contexte réel, ne devraient engager que son auteur.

En faisant de ce dossier un sujet d’interpellation du chef de l’Etat, donc une affaire d’Etat, l’opposition qui en est l’instigatrice se laisse surprendre dans son dessein de vouloir acculer par tous les moyens l’exécutif. En cela, la démarche trahit fatalement une velléité de politisation outrancière d’une affaire pour le moins banale. Hélas, nous sommes ici en politique où des vétilles peuvent être commuées en des sujets d’intérêts « politiques ».

C’est le cas d’espèce. Rien n’oblige non plus le président Boni YAYI à se présenter devant l’Assemblée nationale pour s’offrir en victime expiatoire. Une telle occasion rêvée et caressée par nombre de députés de l’opposition pour espérer se défouler au nom de l’immunité parlementaire sur la Haute Autorité, présente une faible probabilité de se concrétiser. Le porte-parole du gouvernement en lieu et place du président de la république suffirait pour calmer la furie de nos parlementaires.

Par : Bernadin MONGADJI



04/06/2009
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