LE NOUVEAU BENIN

Le dialogue politique national a été l’un des sujets abordés par le Chef de l’Etat au cours de l’entretien qu’il a eu avec la presse à l’occasion du 49ème anniversaire de l’accession du Bénin à l’indépendance. Déplorant l’attitude des autres forces politiques à cet effet, Boni Yayi les invite une fois encore à ce dialogue national, gage d’une stabilité et de paix durable au Bénin.

Par : Edgar GNIMAVO

Le dialogue politique national initié par le Président de la République, Boni Yayi, au plus fort de la crise à l’Assemblée nationale est en panne. C’est même un euphémisme que de dire qu’il est en panne, puisqu’il n’a jamais existé. Malgré la bonne volonté du Chef de l’Etat, cet instrument qui va permettre à la classe politique béninoise de se parler et de dialoguer, n’est pas encore dans sa phase opérationnelle. Et cela, le Président Boni Yayi le déplore. En effet, lorsqu’ à l’Assemblée nationale, les deux grands blocs à savoir la majorité présidentielle et l’opposition non déclarée se tiraillaient de tous parts, l’idée de convocation d’un dialogue politique national a été envisagée pour décrisper la tension sur le plan politique. Cette initiative de Boni Yayi a été appréciée par l’ensemble de la classe politique nationale y compris l’opposition qui voit en cette action, une porte de sortie. Mais, cette dernière a estimé que la date retenue pour cette importante rencontre qui va jeter les bases d’un nouveau départ du Bénin sur le plan politique, n’était pas la bonne et a alors demandé au Président de la République de choisir une autre date. Depuis, rien. C’est le silence radio. Malgré toutes les relances du ministère en charge des relations avec les Institutions de la République, les membres de l’opposition n’ont pas cru devoir jouer leur partition. Selon des indiscrétions, ils ont conditionné leur participation à ce dialogue politique national, par le règlement d’un certain nombre de préalables ; alors qu’il leur aurait fallu qu’ils acceptent la main tendue du Chef de l’Etat en allant à la table de négociation quitte à poser leurs doléances après. En lieu et place de ce creuset d’échanges, on préfère recruter des badauds pour dire et écrire n’importe quoi, faire des émissions à l’extérieur pour discréditer le Bénin et son chef, demander aux partenaires au développement de ne plus aider le Bénin, bref, des comportements antipatriotiques. C’est justement ce comportement que le Président Yayi a dénoncé avec véhémence face à la presse. Selon lui, on ne construit pas un pays en entretenant une psychose permanente dans les esprits et en faisant de l’intoxication et de la désinformation. A l’en croire, la politique telle qu’elle est pratiquée au Bénin, conduit tout droit vers l’émiettement des bases de la Nation et c’est dangereux. C’est pourquoi, Boni Yayi supplie, à la limite, les forces politiques à accepter le dialogue politique national pour qu’elles puissent se parler dans un cadre formel. En tout cas, pour sa part, il est prêt depuis. « Pour le peu de temps qui me reste encore, il faut accepter qu’on se parle, qu’on donne de l’amour et qu’on s’entende pour une seule cause : la nation », a-t-il indiqué. A cet effet, il ne manque pas de mettre la pression sur le ministre en charge des relations avec les Institutions de la République qui, n’a malheureusement pas en face des interlocuteurs qui ont le même souci, celui de ramener la balle à terre. Certainement que d’autres considérations ont pris le pas sur le dialogue politique national qui est encore au point zéro. Au lieu donc de passer le temps à vilipender le gouvernement du Bénin et son chef sur internet, les autres forces politiques feront mieux de joindre tout au moins leurs efforts à ceux du pouvoir en place pour une paix durable et une véritable amorce du développement national. Il y va de notre démocratie qui fait la fierté béninoise à l’extérieur.