LE NOUVEAU BENIN

INTERVIEW DU MINISTRE DES FINANCES SOULÉ MANA LAWANI: «Cette crise financière internationale ne nous a pas beaucoup ébranlé»

Soulé Mana Lawani, ministre                                                                                                            de l'Economie et des Finances
 
Source : Les Afriques
Dans un entretien avec « Les Afriques », le ministre de l’économie et des finances du Bénin, Soulé Mana Lawani, prévient tout de même que la chute des cours du coton affectera le Bénin.
 
 Vous venez de participer au 13ème sommet des chefs d'Etat de l'Union économique et monétaire de l'Afrique de l'Ouest (Uémoa). Comment le Bénin apprécie- t-il l'intégration ?

   « Vous savez, l'Uémoa est une union où l'intégration est véritable, et cette union doit nous mener vers des lendemains meilleurs. Evidemment, cette organisation regroupant huit pays d'Afrique de l'Ouest, dont le Bénin, vient d'avoir quinze ans et l'évaluation sera faite. Mais l'on peut déjà dire que nous avons traversé sans gros dommages la crise alimentaire, la crise énergétique et la crise financière internationale grâce à la notion de solidarité économique qui demeure un maître mot dans notre Union. »

    Aujourd'hui comment se présente la situation économique de votre pays le Bénin ?

    « Au plan macro économique, nous avons enregistré, pour l'exercice écoulé, un bon taux de croissance. Il est de l'ordre de 6,1%. Le Bénin dispose aussi d'un budget de 1238 milliards de francs CFA, soit environ un milliard 890 millions d'euros, un taux d'inflation modéré. De même, nos finances publiques se portent très bien. »

    Comment est-ce que le Bénin a traversé la crise financière internationale ?

   « Cette crise financière internationale ne nous a pas beaucoup ébranlé. Vous savez que le Bénin n'est pas tellement connecté au système financier international. Nous l'avons donc traversée sans ambages, mais cela ne veut pas dire que nous ne serons pas affectés. Nous nous attendons à des difficultés en ce qui concerne des cultures comme le coton, notre principal produit d'exportation. C'est clair que la demande mondiale va baisser à ce niveau. Par conséquent, cela aura indubitablement un impact considérable sur les cours mondiaux, et par ricochet sur la quantité de coton vendue annuellement par le Bénin. »

   Comment votre pays compte-t-il atténuer les effets de cette crise sur les populations ?

   « D'abord, nous avons pertinemment préparé la diversification de nos productions agricoles afin de ne pas nous limiter seulement à la culture du coton. Dans ce cadre précis, les cultures vivrières comme le riz, le maïs et surtout les tubercules seront sûrement promues. »

   Quelle est à ce jour la priorité de l'économie béninoise ?

   « La surpriorité, j'allais dire, c'est d'assurer l'approvisionnement énergétique et la diversification de notre offre agricole pour avoir un tissu industriel assez important. »

   Quelles sont les perspectives qui s'ouvrent à l'économie de la sous région ouest-africaine ?

   « Grosso modo, l'économie sous régionale se porte bien. On s'en est rendu compte au cours du dernier sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'Uémoa qui s'est déroulé à Ouagadougou. L'espace Uémoa a enregistré un taux de croissance de 3,9% contre 3,6% l'année d'avant. C'est dire que nous avons tant bien que mal tenu le choc. C'est donc dire que les huit pays de l'Union ont pu mieux traverser cette crise que plusieurs autres parties du monde. »

 



22/04/2009
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