L’opposition ou la stratégie en vrac
Faut-il espérer grand’chose en 2011de l’opposition politique actuelle au Bénin ? La question mérite d’être posée maintenant lorsqu’on examine le mode opératoire de ceux-là qui envisagent d’arracher demain le pouvoir au Président Boni YAYI. Outre la foi inébranlable mêlée d’une ambition effrénée de certains leaders d’accéder un jour et quoi qu’il en coûte à la paix, à la fonction la plus prestigieuse de l’Etat, les stratégies pour y arriver pèchent par leur inconsistance, leur maladresse et inconséquence. Sans compter que le plus grand péril qui menace l’amicale des opposants mise en place au forceps, est l’hypocrisie, l’imposture et l’impéritie. Ce sont des gens, au-delà de la profession de foi, qui n’ont pas fini de se régler des comptes. Il faut donc en attendre des rebondissements les plus spectaculaires d’ici à l’horizon 2011. En attendant une feuille de route commune, les ténors de l’opposition fondent pour l’instant leur combat sur le dénigrement du régime en place sans proposer autre alternative au catalogue de dérives et d’insuccès dont ils couronnent les princes au pouvoir. Les critiques aussi venimeuses, eussent-elles été, n’avaient jamais réussi à faire tomber par le passé le régime de KEREKOU II. La Renaissance du Bénin et ses responsables s’en souviennent certainement encore. Boni YAYI qui croit fermement que ses alliés au second tour viendront du club de ses opposants d’aujourd’hui, gouverne en toute sérénité attendant le bon moment pour sortir le grand jeu. Pendant ce temps, l’opposition trop pressée, en vient à étaler ses stratégies en vrac sur la place publique, donnant par ses faits et gestes actuels le sentiment d’espérer une insurrection pour rendre ingouvernable le pays et en tirer les dividendes en 2011. Car en cherchant à forcer l’amitié et le copinage avec les forces sociales, les ténors de l’opposition livrent à l’opinion ce qui devrait être un secret d’alcôve. Les populations du Bénin profond, sinistrées en plusieurs points du territoire national et qui ne voient que le pouvoir à leurs côtés, sauront, elles, reconnaître, le moment venu, ceux qui méritent leurs suffrages. Par : Bernadin MONGADJI