LE NOUVEAU BENIN

Dans sa lettre en date du 25 juin 2009 dont nous avons reçu copie, Jean-Roger Ahoyo s'est intéressé particulièrement au choix du candidat de la Renaissance du Bénin (Rb) pour cet important scrutin. «Bien entendu, je n'ai rien contre la personne de Mr Lehady Soglo; et il sait lui-même que je lui ai déconseillé, récemment, de se porter candidat en 2011!», a-t-il annoncé, avant d'ajouter que Lehady dirige la Mairie de Cotonou sous l'autorité de son père qui est le Maire. «Mais qui, du père ou du fils, gère vraiment les ressources humaines et financières de la Ville de Cotonou? A qui attribuer le mérite principal?», s'est-il demandé.

Selon lui, le meilleur candidat pour 2011 au sein de l'opposition non déclarée est très loin d'être Léhadi Vinangnon Soglo. Pour avoir été Directeur de cabinet du président Soglo, Jean-Roger Ahoyo sait de quoi il parle. Toujours à l'en croire, il n'est pas nécessaire d'être un devin pour savoir que le meilleur candidat pour rivaliser avec le Président Boni Yayi en 2011 ne peut être que Maître Adrien Houngbédji, parce que dès le départ, il est crédité d'une base, d'un socle électoral solide: Vingt cinq pour cent (25%) au moins de l'électorat de notre pays.

Mais, prévient-il, «à une seule et unique condition: Qu'il soit le candidat unique d'une large, d'une très large Alliance ou Coalition de Partis, de Mouvements, d'Association, voire même de personnalités!» Encadré Eviter de régionaliser le débat politique Dans sa lettre ouverte intitulée «Le bon choix pour 2011», Jean-Roger Ahoyo a aussi déconseillé à Abdoulaye Bio Tchané de se présenter en 2011. Raison évoquée: il est du Nord. Selon lui, le concept «fils du Nord» a beaucoup marché à Kérékou et Yayi. A l'en croire, il faut désormais «un candidat de l'Ouémé-Plateau» pour changer l'ordre des choses.

«L'avantage de cette candidature, voire de la Présidence de Maître Houngbédji, c'est qu'elle va réintégrer, pour ainsi dire, nos compatriotes de l'Ouémé-Plateau dans la conscience Nationale. Après le long séjour du Nord (Maga=3ans; Kérékou=28ans; et Yayi=5ans, soit au total 36 ans!) et le passage rapide du feu Ahomadégbé et des deux Soglo, qui totalisent en gros 8 ans!), le pouvoir ira dans l'Ouémé-Plateau pour convaincre ses habitants qu'ils ne sont pas exclus de l'exercice du pouvoir», écrit Jean-Roger Ahoyo. Il n'a pas manqué de souligner que l'élection de Maître Houngbédji aurait l'immense avantage de décrisper l'atmosphère dans notre pays, en terme de relations Nord-Sud, après le passage cumulé de Kérékou suivi de Yayi. Jean-Roger Ahoyo est libre de soutenir qui il veut pour les présidentielles de mars 2011. Personne ne l'empêche et ne l'empêchera d'exprimer ouvertement son choix.

Mais lorsqu'il commence par régionaliser le débat politique, il y a lieu de se poser des questions quant au crédit à lui accorder désormais. Ces propos régionalistes ne sont pas de nature à préserver la cohésion sociale et l'unité nationale. Ils ne sont pas de nature à sauvegarder la paix sociale chèrement acquise. A moins de deux ans des présidentielles de mars 2011, les politiciens à l'image de Jean-Roger Ahoyo doivent éviter de régionaliser le débat politique. Heureusement que l'ancien Directeur de cabinet de Soglo attend «bien les critiques acerbes fulminées contre les ‘'anciens politiciens''.