LE NOUVEAU BENIN

Supposé soutien de l’opposition dans la lutte contre l’impunité : Amoussou et Sèhouéto doivent aller au-delà

 Photo: Bruno Amoussou

 

Source: Aube Nouvelle du 26 Août 2009

Les anciens ministres du Président Kérékou à savoir Bruno Amoussou et Lazare Sèhouéto ont, dans une correspondance adressée au Chef de l’Etat, demandé à ce dernier de saisir la justice au sujet du dossier relatif au crédit-relais contracté par la Sonapra et celui concernant l’achat des groupes électrogènes usagés par la Sbee. Lorsqu’on sait que l’interpellation d’un député n’est pas chose facile, Amoussou et Sèhouéto doivent aller au-delà de leurs intentions, si tant est qu’ils soutiennent Boni Yayi dans sa lutte contre les pilleurs de l’économie nationale.

Par : Arsène AMETOYONA

La lutte contre l’impunité et la corruption ne doivent pas être l’affaire du seul Chef de l’Etat, Boni Yayi, qui a montré plus d’une fois déjà sa volonté et sa détermination à lutter contre les pilleurs de l’économie nationale. Tous les citoyens doivent se sentir concernés par cette lutte. C’est dans ce cadre que l’opinion publique a été informée de ce que, deux anciens ministres du gouvernement Kérékou ont demandé, dans une correspondance adressée au Chef de l’Etat, de saisir la justice aux fins de faire la lumière sur deux dossiers dans lesquels ils seraient impliqués à savoir : le dossier relatif au crédit-relais contracté par la Sonapra et celui concernant l’achat des groupes électrogènes usagés par la Sbee. Cette démarche des deux anciens ministres aujourd’hui députés à l’Assemblée nationale est louable à plus d’un titre. Mais, Bruno Amoussou et Lazare Sèhouéto auraient rendu un grand service à la nation béninoise, s’ils allaient plus loin dans leur démarche. En effet, lever l’immunité parlementaire d’un député pour le mettre à la disposition de la justice, n’est pas une chose facile. Il y a eu des cas par le passé, qui sont restés sans suite jusqu’à ce jour. C’est les cas notamment des députés Célestine Adjanohoun et Luc da Matha Santanna qui ont été accusés par le Fonac d’avoir mal géré la Sbee au moment où ils ont occupé le poste de directeur général de ladite société. Malgré la bonne volonté du Président de la République et du Fonac, le Parlement, toutes tendances confondues, n’a pas enclenché la procédure de levée de leur immunité parlementaire. Ce qui fait qu’aujourd’hui, les députés en question ne sont nullement inquiétés et se la coulent douce. Mais pour le cas d’espèce, ils n’ont même pas été accusés par qui que ce soit. Alors, leur démarche qui consiste à demander au Chef de l’Etat de se saisir de ces deux dossiers ne s’explique pas. C’est le député transfuge du G13, Rachidi Gbadamassi qui, au cours de sa conférence de presse du 06 août 2009, a demandé avec insistance au Président Boni Yayi de contrôler la gestion des anciens ministres et ministres d’Etat aujourd’hui députés à l’Assemblée nationale. Si ce sont les déclarations du député Gbadamassi qui ont entraîné cette réaction de leur part, Bruno Amoussou et Lazare Sèhouéto, si tant est qu’ils sont très attachés à la bonne gouvernance à l’instar de Boni Yayi, comme ils l’ont mentionné dans leur correspondance, ne devraient pas seulement écrire au Chef de l’Etat. Les deux députés devraient envoyer également une correspondance au Président de l’Assemblée nationale pour lui faire part de leur intention de se mettre à la disposition de la justice, parce que, ayant été cité dans une affaire de détournement de fonds publics et voulant laver leur honneur. Si cette démarche avait été adoptée, l’initiative des deux anciens ministres sera inscrite en lettres d’or dans les annales de la lutte contre la corruption. Mais, ils ont préféré la solution de facilité, quitte à eux de dire après, que c’est le Chef de l’Etat qui n’a pas voulu faire la lumière sur ces dossiers.



26/08/2009
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