LE NOUVEAU BENIN

Incursions des Fcbe dans l’Ouémé :La preuve du laxisme de Houngbédji

 

20 janvier 2009

Le Parti du renouveau démocratique (Prd) de Me Adrien Houngbédji perd du terrain dans son propre fief. C’est la conséquence de la mauvaise stratégie de son leader.


« Pour aller vers les autres, il faut leur apporter quelque chose », a dit le professeur Albert Tévoédjrè. Pour être plus explicite, il faut d’abord être une force politique soi-même, avant d’espérer le soutien des autres. Apparemment, le président du Parti du renouveau démocratique (Prd), Me Adrien Houngbédji, ne comprend pas cette logique politique, surtout qu’il se bat pour former une union sacrée autour de sa candidature aux élections législatives et présidentielles de 2011. Pour atteindre son objectif, que fait-il personnellement pour attirer les autres vers lui ? Rien. Pense-t-il que ses alliés feront tout à sa place pour le faire installer dans le fauteuil présidentiel comme un souverain au palais de la Marina ? S’il croit à une telle situation, il risque de se mordre les doigts en 2011.

Comment peut-on expliquer cet état de choses ? D’abord, Me Houngbédji est en train de reculer considérablement dans son fief traditionnel. Il y a cinq ans, le Prd contrôlait neuf communes sur dix que compte le département de l’Ouémé. Il a la mainmise sur Sèmè-Podji, Porto-Novo, Adjarra, Avrankou, Missérété, Adjohoun, Bonou, Sô-Ava et les Aguégués, à l’exception de Dangbo. Aujourd’hui, il n’a que Porto-Novo, Adjarra, les Aguégués et Missérété dans sa gibecière avec de fortes incursions des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), même s’il a pu gagner la mairie de Pobè, et dans une certaine mesure, il est présent à la mairie de Sakété. Ceci montre que le Prd rencontre d’énormes difficultés dans la maîtrise de son fief traditionnel qui devrait lui permettre de bien se repositionner pour les élections de 2011. Des raisons ne manquent pas pour expliquer cette contre-performance des « Tchoco-tchoco ». Dans un premier temps, Me Houngbédji est la cause principale du malheur de son parti pour n’avoir pas compris ce que le peuple béninois attend de lui.

L’homme est très administratif et s’éloigne de sa base. Par exemple, il n’est pas facile de le rencontrer. Beaucoup de personnes qui financent le Prd  sur le terrain ont dû l’abandonner, parce qu’ils ne lui ont  jamais serré la main, avant de discuter de quoi que ce soit avec lui. Dans ces conditions, il doit perdre des militants. Combien de fois Me Houngbédji est allé dans une localité pour rencontrer des jeunes ou des vieux pour les assister ? Il préfère rester dans sa résidence dorée pour ne sortir qu’en période électorale. Or, l’expérience a montré qu’il faut la présence active de l’homme politique sur le terrain pour maintenir les relations avec les électeurs. Bruno Amoussou, Lazare Sèhouéto, Rachidi Gbadamassi et consorts sont régulièrement dans leurs fiefs respectifs. Pour preuve, l’échec du Prd dans l’arrondissement d’Aholouyèmè à Sèmè-Podji est la conséquence du laxisme de Me Houngbédji qui s’est refusé de sortir pour mettre en déroute les cauris qui avaient envahi la zone. Qu’est-ce que le député Timothée Gbédiga seul pouvait contre cette machine du pouvoir dans un scrutin très déterminant ? Rien. A titre illustratif, le Psd ne pouvait rien contre les cauris, si Bruno Amoussou n’était pas en personne sur le terrain dans l’arrondissement de Tota à Dogbo.

La bureaucratie, l’abandon du champ politique, le laxisme et l’égocentrisme ne font pas gagner une élection présidentielle. Il va falloir que Me Houngbédji se réveille très tôt pour revoir sa stratégie, avant qu’il ne soit trop tard pour lui.

Jules Yaovi Maoussi

photo: Me Adrien HOUNGBEDJI ,Président du PRD



20/01/2009
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 2 autres membres